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La cocréation de microopéras

Dans le cadre d’une collaboration avec des professeur.es et étudiant.es de la Faculté de musique (Ana Sokolović), du département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques (Olivier Asselin), de la Faculté de l'aménagement, de l'École nationale du Théâtre (Diane Pavlović et Andrea Romaldi), de l'École de danse contemporaine de Montréal (Sarah Bild), et effectué en collaboration avec l’Opéra de Montréal, Normal Studio et INEDI, Marie-Josèphe Vallée a encadré des étudiants en design d’intérieur dans un atelier de recherche-création interdisciplinaire pour la création d'opéras pour la réalité virtuelle et augmentée; projet initié par Ana Sokolović.

Pour ce projet visant la création d'un nouveau genre opératique et soutenu par le CRSH, des étudiant.es en cinéma, composition, écriture de livret et scénographie, ont formé des équipes interdisciplinaires afin de créer des opéras de cinq minutes qui mettent le spectateur au cœur de l’expérience opératique. En utilisant les nouvelles technologies, le spectateur devient un récepteur actif dans un environnement virtuel. Le spectacle se déplace, il est accessible, transporté vers le spectateur, démocratisant ainsi l’opéra.

Trois opéras inspirés de la thématique du fleuve
Le passage du physique au virtuel permet de se détacher de la scène et du corps et d’explorer des possibilités infinies, déchargées des contraintes matérielles. En construisant dans un espace libre de limites physiques, les trois proposition présentées, guidées par le thème du fleuve, ont puisé dans la poésie et l’émotion de notre réalité contemporaine pour explorer des sujets sensibles.

Le projet « Following Comprehensive Analysis, Cause of Death of Montreal’s Humpback Remains Undetermined » nous fait vivre le dernier souffle et la mort tragique d’un jeune rorqual à bosse en eaux douces dans le fleuve Saint-Laurent. L’interprétation de deux sopranos en symbiose nous plonge dans le triste destin de la baleine et dans le deuil profond d’une ville entière. Librettiste : Cole Hayley, compositeur : Jesse Plessis, scénographes : Catherine Coulombe et Laura Wener, réalisateurs : Emmanuel Campeau et Léa Demarez.

 La seconde proposition, « Une maison dans la main », nous transporte dans une tension qui évoque inévitablement les changements climatiques. L’eau remplit peu à peu une maison située au bord des rives du Saint-Laurent et occupée par un homme et son fils. Plus l’eau monte, plus la maison perd sa destinée de refuge et devient un lieu vide, dévasté. Le fils quitte, le père meurt et la maison vogue sur le fleuve, tel un objet abandonné. L’eau occupera un espace central dans la trame narrative et dans l’expérience sensitive du spectateur. Librettiste : Thomas Dufour, compositrice : Alithéa Ripoll, scénographes : Emilie Langlais et Julie Creusefond, réalisatrices : Chélanie Beaudin-Quintin et Clémentine Brochet.

Le projet « Quiet Night Thoughts » raconte une histoire qui commence dans un fleuve; celle d’une réfugiée vietnamienne. Dans son périple vers une nouvelle vie, mais aussi vers un futur incertain, le personnage offre ses prières à une déesse afin d’être accompagnée du désespoir à l’espoir. Cette proposition sensible transporte le spectateur dans la réalité des réfugiés de la guerre du Vietnam dans laquelle plusieurs ont perdu la vie. Librettiste : Julie Phan, compositeur :Amichai Ben Shalev, scénographes : Samuel Landry et Élora Wyzuj, réalisatrices : Sophie El Assaad et Diva Muanza Nsumbu.

 

 

L’interdisciplinarité dans tout son potentiel
Chaque équipe, composée d’étudiant.es issu.es de domaines complémentaires des arts, s’est assise autour d’une page blanche pour élaborer les premières esquisses d’un projet sur le thème du fleuve. Ils ont avancé, en parallèle, créant pour une œuvre en composition, chacun s’immergeant dans la discipline de l’autre avec des outils inventés pour se comprendre. Les projets témoignent de la souplesse des créateurs qui ont avancé dans l’ouverture et dans le partage d’expertises pour offrir des propositions cohérentes, sans frontières disciplinaires, sans fracture.

Les étudiants présenteront leur travail, le 27 mai, dans le cadre du Festival Watershed à Kingston. À partir de ces prototypes, les équipes avanceront dans la création de versions plus longues de chacun des opéras, qui seront développés au cours de l’année 2022-2023 et intégrés dans la programmation de l’Opéra de Montréal à l’automne 2023.