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Pascale Lehoux : une constellation de champs d’intérêt et un parcours unique

Y a-t-il un lien entre le design et la santé publique? La réponse de Pascale Lehoux est catégorique : oui! Pascale a obtenu son baccalauréat en design industriel en 1989, en pleine récession économique.

Pascale Lehoux

Après 1 an dans un bureau de design, elle décide de reprendre les études pour obtenir sa maîtrise en aménagement, en 1992. C’est son directeur de mémoire qui l’inspire à faire le saut en santé publique. Elle obtient son doctorat dans le domaine en 1996.

Dans le cœur, la tête et le ventre

Pascale admet avoir fait le saut d’une discipline à l’autre sans réellement savoir dans quoi elle s’embarquait. Elle a pris le temps de comprendre ce qu’elle avait dans le cœur, la tête et le ventre, et s’en est servi comme moteur pour faire les bons détours.

« Au départ, quand j’ai commencé à suivre des cours en santé publique, j’étais souvent déstabilisée et je me demandais ce que je faisais là, se souvient-elle. Mais c’est très précisément de ces situations d’ignorance dont je suis fière, parce que les retombées sont tellement gratifiantes. »

Elle s’est laissée guider par son désir de contribuer à un monde meilleur, même si elle a immédiatement ressenti la pression de s’intégrer et d’adopter les pratiques propres à la santé publique.

« C’était une pression légitime, souligne-t-elle. Il faut être bien ancré dans sa discipline. Par contre, si c’était à refaire, j’aurais mieux affirmé mes bases en design industriel, comme je le fais aujourd’hui. »

Le virage de l’an 2000

Au tournant du millénaire, le rôle du designer industriel se redéfinissait dans la société pour emprunter une voie plus responsable. Les questions au centre des préoccupations concernaient, entre autres, les répercussions environnementales des objets créés et même leur raison d’être.

« Nous étions aux balbutiements de la responsabilité sociale des entreprises en design industriel, se rappelle-t-elle. L’écodesign, ça n’existait quasiment pas à l’époque! Comme je m’intéressais aux répercussions des nouvelles technologies, c’était pertinent pour moi de me tourner vers la santé publique afin d’observer de plus près leurs effets sur la santé des populations. »

Aujourd’hui professeure et chercheuse au Centre de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (CReSP), Pascale s’intéresse tout autant à l’innovation en santé. Elle se réjouit de voir de nouvelles technologies émerger, comme les masques chirurgicaux biodégradables ou encore les avancées impressionnantes en numérique.

« Le design industriel est créatif et aussi très pragmatique, note-t-elle. C’est utile en recherche puisque ça nous aide à faire autrement et pour de vrai! »

Les questions de design industriel lui reviennent : Pourquoi utiliser une nouvelle technologie? Est-elle adaptée aux besoins de l’usager? Quelle en sera l’incidence réelle? Le niveau technologique répond-il au problème?

« On n’utilise pas toujours les technologies de la bonne manière, précise-t-elle. L’interface usager est donc un élément primordial lorsqu’on parle d’innovation en santé. C’est essentiellement ce qui distingue le design industriel du génie mécanique. »

Les perspectives d’une « vieille prof »

Pascale garde d’excellents souvenirs de ses études et particulièrement des ateliers de design : « On était une petite cohorte d’environ 40 étudiants, alors on passait beaucoup de temps ensemble. On mangeait de la pizza en buvant une bière dans les ateliers. Ces moments, à la saveur des années 90, nous ont permis de devenir un groupe, ensemble. »

Maintenant qu’elle est une « vieille prof », elle est témoin de l’apport des personnes qui « habitent » l’Université. Ces dernières ont souvent une influence plus grande qu’on peut se l’imaginer, d’où sa fierté envers son équipe de recherche.

« Les professionnels de recherche, les étudiants à la maîtrise et au doctorat, les postdoctorants, énumère-t-elle, c’est une équipe qui respecte et valorise les différences. Même si l’équipe change avec les années, son cœur reste le même et c’est précieux pour moi. »

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