Les travaux de design ∩ société croisent le thème de la normalisation et du potentiel d’aliénation de l’usager que recèlent les savoirs des experts quand ils aménagent des lieux de vie, quand ils définissent les domaines de choix auxquels les consommateurs ont accès, etc. Quelle sorte de liberté et quelle forme de justice les métiers du design sont-ils en mesure de promouvoir, en dépit de ce que suppose leur rôle?

Le design, comme corps de métier, est né avec la modernité industrielle et est très enraciné dans les préceptes des Lumières. Pour design ∩ société, c’est un sujet de réflexion constant à savoir si le design comme métier serait soluble dans un autre système politique que celui de la démocratie libérale née au XXe siècle. Quelle forme prendrait la pratique d’un designer conservateur, communautariste ? Ces questions nous aident à comprendre les limites et les mérites des systèmes politiques actuels.

L’intérêt pour l’esthétique des gestes, l’économie ordinaire des routines et l’expérience usager, renvoie à une certaine curiosité anthropologique qui amène design ∩ société à s’interroger sur les pratiques sociales, leur formation, leur maintien, leur renouvellement, leur lien avec l’identité des personnes, leur rapport à la communauté et leur contribution à l’innovation technique et sociale.