Designer d’intérieur, un métier en devenir
Longtemps, le métier a pâti d’une grande ambiguïté avec celui de décorateur en raison de ses origines historiques. Aujourd’hui, la profession est rendue plus loin. Bien au-delà du choix d’un tissu ou de la couleur d’un mur ! Jean Therrien, professeur à l’École de design de l’Université de Montréal, nous dit en quoi ce métier a évolué et pourquoi il se complexifie.
Le design d’intérieur a souvent ressenti le besoin de se situer par rapport à d’autres domaines d’intervention, notamment celui de l’architecture. Il est vrai que les confusions, les frictions, les accrochages entre les professionnels de l’art de bâtir et de vivre ont forcé la profession, surtout par le passé, à prendre de la distance. Grosso modo, en Europe, d’artiste (dès l’Antiquité), le métier a débouché sur celui d’artiste décorateur à la Renaissance (un intervenant à la posture plus théâtrale, capable de peindre, de sculpter, d’agencer des décors), à décorateur au XIXe siècle (l’apparition des maisons bourgeoises accélère la demande pour les agencements intérieurs), à décorateur ensemblier ou architecte décorateur dans la première moitié du XXe siècle (le métier se professionnalise et se spécialise – commerce, bureaux, résidences…). Pour enfin glisser vers l’appellation de designer d’intérieur à partir des années 1960 aux États-Unis et au Canada, et dans les années 1980 au Québec. Ce sont les années 1920 qui ont véritablement allumé la flammèche, grâce à la réflexion sur l’habitat de gens comme Le Corbusier. L’intérieur est perçu différemment. Les spécialistes se mettent à en interroger les structures. L’usage emboîte le pas au style.
Lire la suite de l’article de Sophie Suraniti dans Le Devoir.